Beaucoup de gensont peur des grands changements, car ils peuvent leur donner un sentiment d’insécurité et provoquent souvent un stress intense. Nous sommes également confrontés à l’une de ces situations inconfortables.
Il se trouve qu’en été 2022, tous les membres de l’équipe rentreront définitivement en Suisse, à l’exception de Daniela. Comme à la fin de l’année dernière, nous n’avions toujours pas de candidatures de nouveaux collaborateurs longs termes pour les projets d’ActionVIVRE Nord, nous sommes contraints de les remettre tous, le plus rapidement possible, entre les mains des personnes locales. Nous n’avions certainement pas désiré ce scénario pour l’instant, et cela implique des changements massif dans le travail.

Mais tout changement est aussi une chance : une chance d’oser marcher sur des chemins différents et de faire ressortir du potentiel jusque-là caché. Depuis quelques mois, nous réfléchissons intensément à la manière dont les choses pourraient évoluer à partir de l’été prochain. La situation actuelle se présente ainsi : nous avons compris assez rapidement que Daniela ne pouvait pas rester seule sur place pendant une longue période. Elle souhaite toutefois continuer à vivre et à travailler en Guinée. Elle rejoindra donc le projet AV Est. Là, elle pourra continuer à travailler dans une équipe dans le domaine du soutien aux enseignants. En outre, elle se rendra à intervalles réguliers au projet AV Nord afin d’y assurer également un certain suivi.

Mise à l’épreuve de l’école d’ActionVIVRE

Malgré le départ des expatriés, la direction de l’école a décidé de ne pas bouger et de continuer à faire fonctionner l’école. Il s’agira pour elle d’une mise à l’épreuve. De nombreux parents envoient leurs enfants dans notre école privée, sachant que nous, les « Blancs », avons un œil sur la qualité, le fonctionnement et les finances. La direction doit maintenant prouver qu’elle est capable de poursuivre l’ensemble des activités de l’école avec le même niveau, même sans « Blancs ». Daniela évaluera l’école par échantillonnage et élaborera d’éventuelles modifications avec la direction de l’école. Elle profitera également du temps qu’elle passera sur place pour motiver et former les enseignants et les directeurs.

Un engagement de tout cœur

À l’école maternelle aussi, nous sommes extrêmement heureux que le directeur soit motivé pour poursuivre son travail avec et pour les enfants. Il s’engage pour eux depuis des années avec beaucoup de passion et souhaite leur offrir les meilleures conditions possibles pour leur formation scolaire à venir. Ces dernières années, nous avons pu utiliser une maison pour l’école, mais malheureusement, le propriétaire souhaite désormais la louer à des chercheurs d’or. Nous avons donc besoin au plus vite d’un autre lieu. Le directeur est à la recherche d’un bâtiment dans un environnement approprié. Après quelques obstacles, la maternelle du village a repris et fonctionne de manière presque autonome. Un nouveau jardin d’enfants devrait même voir le jour dans un autre quartier.

Ça continue - mais différemment

C’est dans l’école professionnelle qu’il y a encore le plus de points d’interrogation. Pour diverses raisons, nous ne sommes pas encore parvenus à mettre en place un comité de direction local indépendant. Sans expatriés, l’école professionnelle ne pourra pas continuer à fonctionner sous sa forme actuelle. C’est dommage, car voir que nos apprentis n’ont pas seulement acquis de la théorie, mais qu’ils sont aussi capables de mettre la main à la pâte dans la pratique, nous a confirmé une fois de plus que le système dual a du sens. Comme l’enseignement des connaissances professionnelles se limite à une matinée par semaine, il n’est pas possible de verser un salaire à un enseignant pour un poste à 100%. C’est pourquoi nous avons décidé de transformer l’école professionnelle en atelier (à moins qu’un ou deux maîtres d’apprentissage compétents ne se présentent à la dernière minute). Ainsi, il sera possible de continuer à former des jeunes à petite échelle tout en conservant une indépendance financière.
Un autre avantage est que les bonnes infrastructures peuvent être maintenues au profit de la ville. Dans l’atelier de menuiserie en particulier, nous avons enregistré un afflux important de menuisiers externes, qui viennent par exemple faire raboter leur bois chez nous. Nous sommes maintenant à la recherche d’un chef d’atelier approprié, capable de gérer l’infrastructure tout en ayant une préoccupation pour la jeunesse. Nous prions pour que Dieu nous donne la bonne personne.

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Faire confiance et avancer courageusement

Nous sommes très reconnaissants que des collaborateurs locaux puissent être préparés et engagés pour la formation et l’éducation. Et nous sommes particulièrement heureux de voir que parmi eux se trouvent des personnes qui ont à cœur de transmettre la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ à tous ceux qui ne l’ont pas encore entendue. La gestion de l’incertitude est un défi quotidien, avec la question de comment les choses vont évoluer dans quelques mois. Nous sommes d’autant plus reconnaissants d’avoir la certitude que Dieu connaît les chemins que nous allons emprunter. Sur certains points, nous prendrons de bonnes décisions, sur d’autres, avec le recul, nous découvrirons que nous aurions peut-être dû faire les choses différemment. Mais Paul Claudel a écrit un jour avec justesse : « Dieu écrit droit avec des lignes courbes ».
Sachant cela, nous allons de l’avant avec courage et essayons de transmettre les projets de la meilleure manière possible afin de pouvoir servir la population d’AV Nord à long terme également.

Un grand merci pour votre intérêt, votre soutien et votre accompagnement.
Tobias, responsable du projet AV Nord

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