Chers amis d'ActionVIVRE Sud

Tous les projets ont repris. Nous pouvons dire avec joie que tous les courts-termes ont reçu leur visa et que notre équipe est au complet.

En Guinée, la rentrée scolaire officielle est toujours agendée au 3 octobre. Malheureusement, pour diverses raisons, elle est retardée presque systématiquement. Cela a entre autres des répercussions sur certains de nos projets : nous devons à chaque fois adapter le début des cours du centre d’étude et de l’école maternelle à la nouvelle date et faire preuve de patience avant de pouvoir enfin démarrer. L’école professionnelle ne fait qu’une courte pause en été, lorsque la saison des pluies est à son apogée, et travaille sinon toute l’année.

Partager la vie - soignerles relations

I. est un ancien apprenti, aujourd’hui employé dans notre école professionnelle. C’est un musulman convaincu, mais il a déjà beaucoup entendu parler de notre foi. Fin octobre, notre équipe d’expatriés a eu l’honneur de participer à la célébration de son mariage avec Aïssatou. Les préparatifs des deux familles étaient en cours depuis un certain temps déjà, car la fête devait durer deux jours. Ce n’est pas toujours le cas, cela dépend de différents facteurs et souhaits des familles et des mariés. Ici, ils avaient décidé d’organiser d’abord ce qu’on appelle un « vin d’honneur » dans le village de l’épouse. Il s’agit d’une fête qui a généralement lieu après la cérémonie officielle religieuse ou civile. Avec nos deux voitures remplies de plus de vingt personnes dont le nouveau couple, nous avons parcouru une bonne trentaine de kilomètres. Nous sommes arrivés après un peu plus d’une heure, et nous avons été accueillis dans la joie. La musique était forte, pour la danse. Tout l’équipe a pu saluer la famille de la mariée, qui ne participait pas à la fête. Un délicieux repas a été servi : des haricots blancs, des spaghettis, du poulet et du pain : un vrai festin pour la Guinée. Pour finir, nous avons pu déguster le gâteau de mariage joliment décoré. À la tombée de la nuit, nous avons pris le chemin du retour en compagnie du marié.

Des festivités (presque) sans fin

Le lendemain, les festivités ont repris chez le marié. Vers dix heures du matin, les anciens du lieu et d’autres personnes importantes ont discuté de qui irait chercher la mariée dans son village natal. Vers midi, les hommes choisis se sont mis en route. En attendant, on s’activait en cuisine. Des cadeaux sont arrivés de différents villages voisins. Il fallait bien sûr aussi nourrir ces gens. La journée a passé ainsi.

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Vers 17 heures, la mariée est enfin arrivée. Son arrivée a été fêtée avec de la musique et des danses. Elle était entièrement voilée et le marié a dû se cacher dans sa chambre à son arrivée, car il ne devait pas la voir. Telle est la coutume. Puis, l’épouse a été emmenée dans la maison de sa belle-mère, pour y rester une semaine. (Ensuite, elle retourne dans sa propre famille pour une semaine, avant de pouvoir enfin retrouver son mari.)
Vers le soir, la belle fête de mariage touchait à sa fin et nous sommes rentrés à la maison avec des images plein la tête et des estomacs remplis.

Un prix élevé

Il y a quelques années, un ancien apprenti a décidé de confier sa vie à Jésus pendant son temps chez nous. La situation a été très difficile pour lui dès le début. Il a été rejeté par sa famille musulmane et en partie aussi par son entourage à cause de cette décision. Il aimerait se réconcilier avec son père, sans pour autant renier sa foi en Jésus. Il y a un peu plus d’un mois, il a donc rendu une nouvelle visite à sa famille. Malheureusement, la situation a dégénéré et la police a dû intervenir pour le protéger. Il a passé trois jours en prison.

Nous avons parlé avec lui et lui avons conseillé de quitter la ville pour quelque temps. Il vit actuellement ailleurs, où il a trouvé refuge chez des amis qui suivent aussi Jésus. Son rêve est toujours de revenir ici et de pouvoir vivre en paix avec sa famille, tout en restant fidèle à sa nouvelle foi. Merci de prier pour cette situation difficile.

Situation actuelle en Guinée

Nous sommes reconnaissants que la Guinée soit plutôt peu touchée par la covid-19. Nous sommes toutefois conscients qu’il n’y a pas les mêmes possibilités de dépistage ici qu’en Europe. Par exemple, pour les habitants de notre ville, la possibilité la plus proche se trouve à environ six heures de route. De plus, en Guinée, les gens ne se rendent pas à l’hôpital dès qu’ils sont malades. Le système de santé n’est pas très développé et souvent beaucoup trop cher pour les Guinéens.

Après le coup d’état militaire de septembre qui a entraîné la chute du président, la plupart des habitants de notre ville se sont réjouis. Ils espèrent que le gouvernement de transition apportera la stabilité au pays et que la corruption diminuera. Les premiers signes vont dans la bonne direction. Toutefois, changer tout un système politique, voire la société entière, est une tâche herculéenne qui demande beaucoup de temps et de sagesse. Il reste à espérer que les Guinéens sauront faire preuve de cette patience et qu’ils seront eux-mêmes prêts à rompre avec la corruption quotidienne et à apporter leur pierre à l’édifice.

Un grand merci pour votre intérêt et votre soutien.

Amélie et Sandro M., responsables du projet

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