Au début de l'année, nous avons pu faire un voyage dans le nord du pays, rendre visite à des amis et nous promener dans une nature magnifique. Nous allons bien et sommes en bonne santé.

En ce moment, Matteo S. complète notre équipe pendant six mois. Il est menuisier et soutient entre autres la formation de faiseurs de tentes à l'école biblique de Télékoro. Bientôt, Yanick, un autre court-terme, nous rejoindra. Ces derniers mois, nous avons eu régulièrement de la visite, que ce soit de la Suisse ou de personnes d'autres organisations. Cela nous fait à chaque fois du bien et nous aide à prendre un peu de distance avec le quotidien.

Soutenir, renforcer et multiplier ; des formations qui changent les vies - voilà les mots clés de notre projet. Nous travaillons dans l'un des pays les plus pauvres du monde. Dans l'indice de développement humain, la Guinée est classée 181e sur 193 (en 2022). Le revenu mensuel moyen se situe entre 45 et 180 CHF. En 2020, le taux d'analphabétisme était de 58,8 %. On peut lire cela et bien d'autres choses sur la Guinée, mais quand ces mots deviennent réellement notre quotidien, alors ils prennent des visages avec des histoires correspondantes et nous en faisons nous-mêmes partie.

L'histoire de la vie de Pascal qui suit est similaire à celle de beaucoup d'autres ici.
Une enfance difficile
Pascal K. est le deuxième fils de ses parents, né dans un village proche de Kissidougou. Sa famille compte encore quatre frères et sœurs de sa mère et deux demi-sœurs de la deuxième femme de son père (la polygamie est très répandue ici). Son père était sévère, mais il n'a jamais frappé ses enfants, car lui-même a été si violemment battu par son père dans son enfance qu'il a presque perdu l'ouïe. La mère de Pascal était plutôt maladive, c'est pourquoi son mari et elle ont décidé qu'il prendrait une seconde épouse. Pascal a suivi ses six premières années d'école au village. Il a ensuite été scolarisé à Kissidougou et a vécu chez un oncle. Là-bas, en plus de l'école, il devait travailler énormément pour les femmes de son oncle, il avait souvent faim et était généralement moins bien traité que les enfants de son oncle. Il devait également payer lui-même ses vêtements et ses frais de scolarité. Quand Pascal avait 15 ans, sa mère est décédée. C'était à l'époque où Fredi Raymann, notre prédécesseur, vivait à Kissidougou. Un jour, Pascal et son frère lui ont demandé s'ils pouvaient travailler pour lui afin de gagner un peu d'argent. Ce fut le début d'une longue amitié avec les Raymann, puis avec nous. Annelies et Fredi Raymann ont aidé les frères à déménager de chez leur oncle et leur ont donné un peu de stabilité dans la vie grâce à leur attention. Quand nous sommes arrivés à Kissidougou, nous avons encouragé Pascal à redoubler sa 10e année et à faire le lycée, car nous voyions du potentiel en lui. Il semblait également prendre de plus en plus d'assurance. Pendant son temps libre, il passait la plupart de son temps à l'atelier et devenait expert en mécanique. Emanuel voyait et voit toujours en lui un soutien possible pour l'avenir de l'atelier et sa formation d'apprentis. Ainsi, Pascal a passé les trois dernières années à Dakar, au Sénégal, pour suivre une formation de mécatronicien et a terminé deuxième sur 46 élèves. Nous sommes très fiers de lui !

Accompagnement personnel et modèle à suivre
Depuis novembre, Pascal participe à la formation des apprentis en tant que formateur. Dans un premier temps, il est un soutien dans les travaux pratiques, mais petit à petit, il prendra plus de responsabilités. Dieu seul sait déjà où cela nous mènera. Actuellement, 31 apprentis suivent une formation de trois ans comme mécaniciens sur automobiles ou machines agricoles. Ils ont tous vécu des situations difficiles et espèrent un avenir meilleur. Bien qu'ils soient allés à l’école pendant au moins dix ans, leur niveau scolaire est faible. En plus d'Emanuel, trois formateurs sont chargés de la formation théorique et pratique. Il est réjouissant de constater que la plupart des apprentis trouvent un emploi à l'issue de leur formation. Il nous tient également à cœur que les jeunes fassent connaissance avec Jésus. Quand nous en avons l’occasion, nous en parlons et espérons être de bons exemples par notre vie. Que Dieu fasse aussi germer ces graines.

En plus de l'important travail de formation des apprentis, nous continuons à nous engager dans l'enseignement à l'école biblique de Télékoro et dans le travail avec la médecine naturelle.
Emanuel & Renate W.