Guinée

Un engagement sans faille pour la protection des filles

27.8.2025
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Un couple d'âge moyen est assis ensemble sur un canapé. L'homme a passé son bras autour de l'épaule de la femme.

En Guinée, la loi interdit depuis longtemps de faire exciser les filles. Mais la lutte contre les mutilations génitales est tenace, car cette tradition est profondément ancrée dans la société, aussi bien dans la culture musulmane que dans la culture animiste. De nombreux chrétiens du pays, pour la plupart d'origine animiste, n'ont malheureusement pas non plus abandonné cette vieille tradition.

Depuis Kissidougou, le pasteur Esaïe K. sensibilise les familles, les pasteurs et les ministres dans tout le pays aux dangers de l'excision des filles. Ses activités visent à renforcer la prise de conscience dans les communautés, à réduire le nombre de filles excisées et à impliquer activement les communautés dans la protection des filles. La pression sociale sur les filles non excisées est très forte. Le pasteur Esaïe et son équipe soutiennent et encouragent les jeunes filles à ne pas céder à cette pression et apportent également leur aide là où les filles ont besoin d'une assistance médicale parce qu'elles ont été victimes d'une excision.

Tout le monde doit savoir ce que signifie réellement la circoncision

Un domaine important du travail du pasteur Esaïe est la sensibilisation et la collaboration avec les responsables religieux et politiques, les enseignants et bien sûr les parents. Dans le cadre du travail avec les familles, on s'efforce d'obtenir que les parents s'engagent par écrit à ne pas faire exciser leurs filles. Des séminaires sont organisés pour les couples mariés afin de les informer des risques pour la santé et des terribles conséquences, parfois à vie, de l'excision des filles. A cet effet, 13 des 20 séminaires prévus pour cette année ont déjà pu être organisés au cours du premier semestre. C'est important dans la perspective de la période de vacances de juillet à septembre, pendant laquelle les enfants de la capitale sont souvent envoyés chez des parents dans les villages. Cela signifie un risque accru pour les filles. En particulier dans la région forestière du sud-est de la Guinée, marquée par l'animisme, l'excision des filles est un rite initiatique qui fait rapidement des filles non excisées des marginales. C'est pourquoi il est particulièrement important d'informer au préalable aussi bien les parents que les filles, puis de les soutenir et de les encourager moralement. Les filles non excisées sont formées pour servir de multiplicatrices et informer leurs pairs.

Ce couple a suivi la formation continue et sert de référence à d'autres.

Sensibilisation dans les écoles et dans des centres spécialisés

Des actions de sensibilisation sont menées dans les écoles, tant publiques que privées. L'objectif pour 2025 est d'atteindre 300 écoles. Au premier semestre, 186 écoles étaient déjà concernées. Le pasteur Esaïe et ses équipes ont également pu se rendre dans 950 villages et quartiers pour sensibiliser et ainsi réduire l'ampleur des mutilations génitales. Des centres spéciaux pour la formation et l'éducation des jeunes filles sont mis en place dans les communes. Jusqu'à présent, il y en a 32. Le pasteur Esaïe s'est fixé pour objectif de toucher cette année 4'000 jeunes filles dans les 20 préfectures et zones lors de séminaires ou dans des centres. Jusqu'à présent, 1'985 jeunes filles y ont participé.

Participants à un séminaire sur le mariage, au cours duquel l'excision est également abordée.

Utiliser les possibilités modernes

Des supports audiovisuels sont également utilisés pour la sensibilisation. Des films en langue malinké ont ainsi pu être produits et distribués sur des cartes mémoire. Le pasteur Esaie et ses collaborateurs sont donc actifs dans presque tout le pays. Il a mis en place un réseau décentralisé qui fonctionne bien et qui est efficace. Nous sommes très heureux de constater que ce travail porte ses fruits, ce qui est étayé par de multiples rapports.

Mettre fin à la cruelle tradition et s'engager courageusement sur de nouvelles voies

Mabinty en est un exemple. Enfant, elle aimait aller à l'école, mais on disait que les écoles n'étaient pas faites pour les filles. Mabinty a donc quitté l'école, a appris le métier d'exciseuse auprès de sa marraine et a ainsi gagné sa vie. Plus tard, elle a été aidée par sa fille et une autre assistante. Mais maintenant, une collaboratrice du pasteur Esaie a pu ouvrir les yeux de sa fille sur la gravité de cette pratique ! Après de nombreuses discussions, les trois femmes ont décidé d'abandonner cette profession.

Mabinty est très reconnaissante à Dieu que son mari ne se soit pas contenté de comprendre, mais qu'il lui ait donné un peu d'argent comme capital de départ pour un petit stand de vente. Elle peut ainsi contribuer d'une autre manière à l'entretien de la famille.

Beaucoup d'engagement de la part des responsables de projet

Autres nouvelles de nos activités

Nous étions en Allemagne l'année dernière, mais Ousmane a pu se rendre deux fois en Guinée et est également en contact téléphonique régulier pour suivre nos autres domaines d'activité.
La collaboration avec notre église partenaire EPEG est toujours difficile, en raison de la crise de gouvernance qui perdure. Cette année, Jürg P., le directeur de SAM global, et Ousmane ont renforcé les tentatives de médiation, ce qui n'a malheureusement pas été accepté comme espéré. Il y a maintenant des efforts de la part de l'église elle-même, si bien qu'il y a actuellement de longues conférences téléphoniques le soir. Mais cette initiative ne rencontre pas non plus partout une oreille attentive. L'EPEG est et reste un sujet de prière.

Nous continuons également à soutenir ceux qui sont défavorisés et persécutés en raison de leur foi chrétienne. Ousmane en accompagne beaucoup par téléphone afin de les encourager et de les conseiller.

Merci beaucoup pour votre intérêt et votre soutien.
Gitte et Ousmane D.

SAM global
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