Guinée

Un toit pour les personnes dans le besoin

11.9.2024
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Deux femmes assises devant leur appartement

À Conakry, les prix des loyers augmentent de manière démesurée. Nous estimons qu'ils ont doublé au cours des dix dernières années !‍Et peu importe si plusieurs locataires différents ont habité la maison pendant cette période ou si c'était toujours le même locataire. Il n'existe aucune réglementation, de sorte que chaque propriétaire peut augmenter les loyers quand et comme il le souhaite. La majorité de la population en souffre, mais les plus pauvres sont évidemment les plus touchés. La plupart des propriétaires sont musulmans. Beaucoup d'entre eux ne louent en principe pas aux chrétiens, certains le font - mais uniquement à des chrétiens issus d'un groupe ethnique non musulman. En général, personne ne loue à quelqu'un qui a grandi dans l'islam et qui s'est ensuite décidé pour Jésus. Pour pouvoir aider de telles personnes, nous avons construit l'année dernière de petites unités d'habitation sur un terrain de la MPA (nom de SAM global en Guinée). Jusqu'à quatre familles et un couple peuvent désormais y habiter. Ainsi, ils ont non seulement un toit sur la tête, mais ne sont plus exposés à des augmentations de loyer arbitraires. En outre, ils peuvent vivre librement leur foi et personne ne peut leur interdire de cuisiner pendant le ramadan, par exemple.

Les unités d'habitation qui sont maintenant terminées

Protégée et en sécurité
Le mari de H. était certes musulman, mais il a accepté que sa femme se décide pour Jésus (ce qui a été une grande grâce, car ce n’est pas le cas de tout le monde, loin de là). Tant qu’il était en vie, elle était sous sa protection. Lorsqu’il est décédé il y a quelque temps, la pression sur H. n’a cessé de croître. Sa famille, sa belle-famille et même des voisins s’en sont pris fortement à elle, la menaçant de lui raser la tête et de la faire traverser la petite ville avec cettemarque d’infamie. Elle était très reconnaissante d’avoir pu déménager à Conakry avec ses trois enfants à la fin de l’année dernière et emménager dans le premier des petits appartements.

Ousmane a souvent mis la main à la pâte

La lutte contre les mutilations génitales féminines continue

En Guinée, il est officiellement interdit de pratiquer l’excision des filles. Pourtant, cette coutume est perpétuée à grande échelle, tant par les musulmans que par les chrétiens. Nous sommes très reconnaissants aux pasteurs Esaïe et Simon-Pierre qui luttent sans relâche contre cela dans le cadre du travail sur le mariage et la famille. Ils le font de manière autonome et nous envoient leurs rapports tous les six mois, ce qui est plutôt une exception ici. On se rend compte combien nos collègues avant nous, en particulier les Chanson et les Gisin, ont investi pour que cela fonctionne. Nous n’aurions malheureusement pas les capacités de les encadrer de manière plus approfondie. Ils sont actifs dans tout le pays, mais l’essentiel de leur travail se concentre sur la Guinée forestière, à une journée de route de Conakry. Les deux pasteurs organisent par exemple des séminaires d’information et forment également des femmes à l’animation de tels séminaires. Ils lancent des clubs de filles dans lesquels les filles non excisées se soutiennent et s’encouragent mutuellement. Ils parlent à de nombreux parents pour leur expliquer à quel point cette tradition est néfaste et leur font signer des engagements à ne pas exposer leurs filles à cette mutilation. Ils lancent également des campagnes d’information auprès des responsables locaux et prennent en charge les victimes de l’excision qui ont connu des complications et qui ont donc besoin d’un traitement médical. 

Toutes les filles et les femmes doivent être protégées de la grande souffrance causée par l'excision.

Une église en crise

L’EPEG, notre église partenaire en Guinée, traverse une crise de leadership depuis maintenant trois ans.
Un groupe de pasteurs a émis des critiques (en partie) justifiées à l’encontre du leadership - mais pas de la meilleure manière. Il y a désormais deux partis dans l’église, et deux organes de direction. Il en résulte qu’il n’est pratiquement plus possible d’appliquer des décisions, car l’autorité est immédiatement remise en question, surtout si la décision est inconfortable. Ainsi, nous devons malheureusement dire que la vie ecclésiale, qui va au-delà de l’église locale, est pratiquement complètement paralysée. Les cultes du dimanche ont lieu, mais rien de plus. Par exemple, les écoles de l’église, réparties dans tout le pays fonctionnent, mais elles ne sont plus coordonnées de manière uniforme. Cela signifie qu’il n’y a plus de formation continue et que les grandes écoles s’en mettent plein les poches au lieu de soutenir les plus petites. Il est donc d’autant plus important de souligner à quel point le travail des pasteurs Esaïe et Simon-Pierre se déroule bien.
Ousmane s’est fortement impliqué dans la médiation au début de l’année et a parlé avec toutes les parties au conflit et d’autres personnes influentes. Jürg Pfister, président de la direction de SAM global, s’est lui aussi encore investi corps et âme cet été. Malheureusement, tous les efforts de médiation sont restés vains, car chacun campe sur ses positions et ne veut pas faire un pas vers l’autre. Les blessures et les déceptions sont trop fortes et le désir de réconciliation et la recherche du Royaume de Dieu et de Sa justice trop faibles. Merci de persévérer dans la prière.

Plusieurs pasteurs, autrefois ensemble, aujourd'hui dans des clans différents

Merci beaucoup pour votre intérêt et votre soutien.
Gitte et Ousmane D.

Gitte et Ousmane avec leurs enfants

SAM global
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