Nous accompagnons des personnes qui doivent faire face à des problèmes massifs allant jusqu'à la persécution. Elles se sont retrouvées dans cette situation parce que la liberté de pratiquer sa religion, inscrite dans la loi, n'est pas appliquée de manière conséquente en Guinée.
Certes, il n'y a généralement pas de problèmes pour les personnes nées dans une famille chrétienne ou appartenant à un groupe ethnique de différentes religions. Mais il n'en va pas de même pour les personnes issues d'une famille musulmane ou d'un groupe ethnique qui se perçoit comme 100% musulman : ceux qui changent de religion sont rejetés de leur réseau social et se voient confrontés à de multiples problèmes, comme le montrent les exemples suivants :
Pas de toit au-dessus de la tête
K. est une femme peule qui a décidé de suivre Jésus. Son mari l'a alors répudiée, elle et leurs quatre enfants. Bien qu'elle n'ait pas été activement persécutée, elle s'est retrouvée du jour au lendemain livrée à elle-même pour subvenir aux besoins de ses enfants. Personne dans sa famille ou parmi ses amis ne l'a aidée. Des chrétiens lui ont proposé une minuscule chambre dans la cour qu'ils occupaient. Le propriétaire, également peul et donc musulman, avait loué la ferme sans problème aux chrétiens du sud. Mais lorsqu'il a appris qu'ils avaient accueilli une chrétienne peule, il a donné congé à tout le monde.
Personne à la maison ?!
R. est veuve. Depuis qu'elle a décidé de suivre Jésus, sa famille et sa belle-famille ont coupé tout contact avec elle et ses cinq enfants. Elle vit dans un appartement situé juste à côté de la mosquée. L'hostilité des gens qui viennent à la prière du vendredi est telle qu'elle et ses enfants doivent quitter la maison tous les vendredis après-midi ou alors fermer toutes les portes et les fenêtres (quelle chaleur à l'intérieur !) pour donner l'impression qu'il n'y a personne.
Nous sommes à l'écoute de ces problèmes, mais des mots compatissants ne suffiront pas à les résoudre. Dans les deux cas, nous faisons tout pour trouver des solutions d'ici la fin du préavis ou le début de la nouvelle année scolaire, afin que les deux mères et leurs enfants puissent trouver un logement. Pour soutenir ces personnes en situation d'urgence, nous avons commencé il y a plus d'un an à exploiter un élevage de poulets. L'espoir était de permettre à plusieurs personnes de gagner leur vie. Après un bon début, malgré la grippe aviaire dans la région, la quantité d'œufs pondus a fortement chuté. Nous avons pu identifier quelques problèmes et, entre-temps, la situation s'est un peu améliorée, mais pas encore comme nous l'attendions. Il est tout de même possible de soutenir cinq personnes (ou familles). K. et ses enfants sont également heureux de pouvoir acheter les œufs à un prix particulièrement avantageux, ce qui leur permet de réaliser une marge bénéficiaire bien plus importante lors de la vente que ce ne serait le cas normalement.
Gitteet Ousmane D.
Marquer les gens pour changer leurs vies
Cette année, quatre étudiants ont obtenu leur diplôme de l'ITEC (Institut de Théologie Evangélique de Conakry). Ils ont participé aux cours avec intérêt et motivation, même si cela a représenté pour eux un grand investissement en temps et en frais de déplacement. Cette formation les aide à marquer les gens autour d'eux par leur vie et leurs actions.
L'importance de la formation continue des pasteurs ne cesse de croître dans l'église partenaire guinéenne EPEG (Eglise Protestante Evangélique de Guinée). Un thème central des formations de cette année était la question du rôle du pasteur dans le troisième millénaire. Ces séminaires ont été perçus comme un grand bénéfice pour les participants.
La sensibilisation progresse
Dans la lutte contre les mutilations génitales féminines, les collaborateurs parviennent de plus en plus à amener les gens à renoncer à cette pratique extrêmement néfaste grâce à un travail de sensibilisation. Cette année, les responsables ont publié une brochure à cet effet, qui constitue une aide précieuse dans ce travail de sensibilisation. Les collaborateurs ont toutefois besoin d'être protégés et préservés, car une (grande) résistance se fait régulièrement sentir.
Changement dans l'équipe
Pour diverses raisons, nous, Simon et Mirjam G. avec nos quatre enfants, sommes rentrés en Suisse en juillet 2023. Selon les tâches que j'effectuerai en Suisse, il est possible que je puisse continuer à m'investir dans le travail théologique (ITEC, etc.) à temps partiel avec SAM global. Ousmane et Gitte sont prêts à reprendre les responsabilités dans le domaine de l'EPEG (être une personne de contact, s'occuper des différents départements, etc.) Nous leur en sommes reconnaissants.
Simon et Mirjam G.